Les pluies acides et leurs impacts.

Publié le 21 février 2014 par

Par Ariane Boisjoly et Chloé Charlebois (2009)

Les pluies acides

Depuis les dernières années, les problèmes environnementaux sont au cœur de notre société. L’acidification des lacs n’en fait pas exception. Bien que le terme de « pluie acide » ne fut créé qu’en 1872 par un certain Smith (dans son livre : Air and Rain : The Beginnings of a Chemical Climatology), les recherches sur ce sujet débutèrent au milieu du 17ième siècle, en France. Mais qu’est-ce que les pluies acides exactement et quels effets ont-elles sur le monde des vivants ?

Comment définir les pluies acides ?

Le pH

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L’acidité est calculée à l’aide de l’échelle de pH. Sur cette échelle, le chiffre 7 est considéré comme neutre. Plus le chiffre se rapproche de zéro, plus la substance est acide tandis que plus il se rapproche de 14, plus la substance est dite basique. Il est impossible d’obtenir une pluie basique puisqu’une matière basique résulte des métaux et une fois que ces métaux atteignent l’atmosphère, ceux-ci peuvent être brulés, mais restent solides, ce qui les empêche de réagir avec l’eau pour s’évaporer, ils ne se rendront alors jamais aux nuages. Pour revenir à l’échelle de pH, le lait est considéré comme une solution neutre et le vinaigre comme une solution acide. Pour qu’une pluie soit acide, son pH doit être inférieur à 5,6.

La formation des pluies acides

Les précipitations acides sont principalement produites par le SO2 (dioxyde de soufre) et le NOx (oxyde d’azote). Le dioxyde de soufre est un gaz dense, incolore et toxique qui crée de fortes irritations lorsqu’il est inhalé. Il est habituellement utilisé comme antiseptique, comme conservateur d’aliments et même comme désinfectant. Le NOx, quant à lui, est principalement composé de monoxyde d’azote (NO) et de dioxyde d’azote (NO2). Cette matière gazeuse, odorante et toxique provoque, elle aussi, l’irritation des muqueuses. Mais d’où proviennent ces deux substances qui nous causent tant d’ennuis ? Le dioxyde de soufre nous provient principalement des industries. Les usines produisant le plus de SO2 sont celles qui font la première fusion des minerais, les centrale au charbon et celles qui s’occupent du traitement du gaz naturel. Dans  le sud-ouest de l’Ontario et dans la région de Sutton (au Québec), environ les trois quarts des pluies acides sont causées par le SO2 produit par les États-Unis. En effet, ces régions reçoivent entre 3,5 et 4,2 millions de tonnes par années en provenance de leur voisin du Sud.  Le NOx, quant à lui, est issu de la combustion de carburants (pour les véhicules, le chauffage, les centrales électriques, etc.).

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Les régions les plus touchées

Les territoires les plus touchés sont ceux de l’Ontario, du Québec et du Labrador, car la majeure partie des vents qu’ils reçoivent proviennent de l’ouest et ceux-ci sont chargés de polluants acides. De plus, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et presque la totalité de Terre-Neuve sont vulnérables aux précipitations acides de même que certaines régions des Territoires du Nord-Ouest, du Manitoba et du sud de la Colombie-Britannique. D’après certaines études, 43%  des terres canadiennes sont susceptibles de recevoir des pluies acides.

Quels sont les effets des pluies acides ?

L’écosystème aquatique

Les cours d’eau sont sensibles aux polluants acides. À cause des précipitations acides, les espèces les moins robustes ont tendance à  faiblir et certaines d’entre elles ne s’adaptent tout simplement pas et disparaissent.  C’est le cas de certains saumons de l’Atlantique qui ont été décimés dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. L’achigan à petite bouche, l’omble de fontaine et le doré jaune sont également sujet à disparaître facilement. Cette situation est critique puisque certaines espèces se nourrissent de ces animaux aquatiques. Cela crée donc un bouleversement de la chaîne alimentaire. Nous pouvons d’ailleurs observer d’autres effets sur les poissons tels que le ralentissement de la croissance, un dépôt d’œufs moins abondant, des malformations chez les plus jeunes et une plus grande fragilité face à la maladie. Cependant, même si ces problèmes ont bel et bien été enregistrés, personne ne peut présentement garantir que ces difficultés sont entièrement dues à l’acidification des cours d’eau provoquée par les pluies acides.

L’écosystème terrestre

Dans cet écosystème, la majorité des individus touchés sont les végétaux. En effet, les précipitations, le brouillard et les vapeurs acides provoquent la détérioration  de la surface des feuilles et des aiguilles, une moins bonne résistance au froid et aux maladies ainsi que la réduction de la reproduction et de la germination. Dans le centre de l’Ontario, le sud du Québec et dans les provinces de l’Atlantique, la survie des végétaux est gravement menacée puisque qu’ils reçoivent environ 2 fois plus de pluies acides que ce que peut endurer une forêt sans souffrir de dommages à long terme.

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Notre santé

Le SO2 contenu dans les pluies acides, dont nous avons parlé précédemment, réagit avec la vapeur d’eau et d’autres composants chimiques de notre atmosphère formant ainsi du sulfate. Ce gaz, est un élément qui compose le smog que nous retrouvons dans les villes. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de prouver que le sulfate est dangereux pour la santé humaine. Le sulfate, se loge dans les poumons, causant l’inflammation et endommagant les tissus. Les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes cardiaques et respiratoires sont particulièrement à risque. Entre autres, les personnes qui sont régulièrement en contact avec le sulfate peuvent développer    des bronchites chroniques ou de l’emphysème, qui amène une respiration difficile.Il peut aussi s’ensuivre de grosses fatigues et même des problèmes cardiaques.

Nos solutions

En matière de solutions, une grande variété s’offre à nous. On peut améliorer la situation en effectuant plusieurs petits gestes dans notre quotidien. Que ce soit à la maison, pendant le magasinage ou en déplacement, nous pouvons tous agir en faveur de notre planète. Voici quelques-unes de nos solutions

– Utiliser une pomme de douche à débit réduit.

– Mettre en marche le lave-vaisselle et la laveuse à linge seulement lorsqu’ils sont chargés à pleine capacité.

– Suspendre le linge pour le faire sécher

– Éviter d’utiliser le broyeur d’ordure d’évier.

Vous pouvez également :

– Isoler votre sous-sol, vos portes et vos fenêtres.

– Baisser le chauffage la nuit, nettoyer son filtre au moins une fois par année.

Pour le magasinage, recherchez les produits homologués EnergyStar ou Éco-logo ou même les produits locaux.

Pour vos déplacements, optez plutôt pour la marche, le vélo, pour l’autobus ou encore le covoiturage. Si vous tenez vraiment à utiliser votre voiture, remplacez le carburant traditionnel par de l’éthanol, du propane ou du gaz naturel puisqu’ils sont moins polluants que l’essence à certains niveaux.

Évitez aussi d’utiliser des CFC que l’on retrouve notamment dans les systèmes de réfrigération, les aérosols et dans les mousses isolantes.

Finalement

Pour conclure, si nous ne changeons pas nos mauvaises habitudes, les pluies acides ne partiront pas d’elles même de notre société. Il suffit de quelque petits gestes au quotidien pour prolonger la survie de notre merveilleuse planète.

Saviez-vous que… ?

 La pluie la plus acide enregistrée sur Terre avait un pH de 2,4. Cette donnée fut enregistrée en Écosse en 1974. Ce pH équivaut à celui du vinaigre.

 Dans le Sud de la Californie le brouillard a déjà atteint un pH de 1.69.

 Les États-Unis produisent 14,8 millions de tonnes de SO2 soit 6 fois plus que le Canada avec un chiffre de 2,4 millions de tonnes.

 Au Canada, 68% des émissions de SO2 proviennent du secteur de l’industrie et 27% des services publics en électricité.

Liens externe

Découverte des pluies acides 

Gouvernement du Canada, Questions/réponses

Gouvernement du Canada, pluies acides

Wikipédia, SO2