Noirceur au Lac-Mégantic
Publié le 25 septembre 2014 par
Par Elric Bissonnette, Joannie Lanthier et Mélissa Séguin (2014)
Noirceur au Lac-Mégantic

Dans la nuit tragique du 5 au 6 juillet 2013, un incident ferroviaire s’est produit dans la région du Lac-Mégantic. Cet accident provoqua un grand déversement de pétrole brut contenu dans 72 wagons-citernes de la compagnie Maine & Atlantic (MMA). La MMA est une compagnie de train américaine, filière de Rail World Inc. Les explosions ont endommagé environ une quarantaine de bâtiments et une surface de 2 kilomètres carrés du centre-ville. Le train n’avait aucun passager ni opérateur, lorsque celui-ci a commencé à avancer par lui-même pour une raison inconnue. Les incendies ont duré quatre jours. Les flammes furent alimentées par environ 5 400 000 litres de pétrole brut et la température du centre de ce brasier fut évaluée à environ trois mille degrés Celsius. Cet incident a eu plusieurs conséquences telles que : la mort de 47 citoyens dont seulement 39 ont pu être formellement identifiés, la destruction partielle du centre-ville ainsi que l’avènement de certains problèmes environnementaux et écologiques. Ce dérangement écologique est à la base de la contamination de 100 000 litres d’eau potable, la suspension d’hydrocarbures dans l’air, une possible contamination de la nappe phréatique (à cause de la pénétration du pétrole dilué par la pluie). Si cette nappe phréatique était touchée par le déversement, l’apparition de maladies et de malaises tels que des nausées, des vomissements, l’accentuation des maladies respiratoires et bien d’autres, dans ce secteur, aurait des conséquences catastrophiques, tout comme dans le secteur de la rivière Athabaska en Alberta où des maladies de ce genre ont été provoquées par le bitume provenant des sables bitumineux. De plus, la chaîne alimentaire de cet écosystème au complet est touchée. Cette contamination peut entraîner l’apparition de malformations sur certaines espèces de poissons et de végétaux.



(Exemples de champignons hydrocarbures implantés au Lac-Mégantic)
Face à cette crise, les gouvernements du Québec et du Canada ont trouvé trois moyens de contrer ce phénomène : la récupération de cheveux pour absorber le pétrole, l’utilisation de champignons se nourrissant d’hydrocarbures et, finalement, la création d’une solution contenant des racines de saules et certaines bactéries qui neutraliserait ce fameux liquide toxique.
Ce texte se penchera sur l’un de ces moyens : les champignons. Pour trouver ce type de champignons, il suffit de se rendre sur un lieu contaminé par un déversement de pétrole organismes et de certains fongus, qui se nourrissent tous les deux de pétrole, devient possible. Dans ces lieux se multiplient les champignons hydrocarbures et toutes sortes de bactéries. Par contre, il ne faut pas sélectionner une seule espèce de champignon pour faire tout le travail. En effet, même si ce champignon absorbait tous les polluants, aucune autre espèce ne serait là pour décomposer les déchets laissés par ce champignon. Pour obtenir un meilleur résultat, il faudrait faire le mélange d’une grande variété de champignons qui se complètent dans leur travail de décontamination.
Ces champignons produisent des enzymes lignolytiques (protéines qui permettent de catalyser une réaction biochimique servant habituellement à digérer le bois) qui ont la capacité de synthétiser des enzymes extra-cellulaires. On peut conclure en mentionnant que ces champignons digèrent le pétrole grâce aux enzymes, ils viennent détruire les liaisons entre les molécules, pour ensuite le rejeter en CO2 (gaz carbonique) et en H2O (eau). En d’autres mots, lors de la décontamination, il se produit un phénomène de fermentation semblable à celui servant à fabriquer des produits alcoolisés. La fermentation alcoolique est un processus chimique qui permet de décomposer le glucose de manière anaérobique afin d’en retirer de l’énergie. Ce style de fermentation se déroule dans des milieux dépourvus d’oxygène. Dans la fermentation alcoolique , on dégrade le glucose, tandis que dans la fermentation faite par les champignons, c’est le pétrole qui se fait dégrader. De plus, il y a un autre beau côté à ce phénomène. Lorsque nous n’avons plus besoin d’eux, ces champignons disparaissent d’eux-mêmes. Lorsque le pétrole, dans le milieu contaminé, est de moins en moins présent, toute trace de ce fongus disparaît en proportion de l’empreinte toujours présente d’hydrocarbures. Nous pourrions donc dire qu’un système d’autorégulation de l’écosystème se met en place pour »réinitialiser » l’environnement. De plus, par le fait que ce décomposeur disparaît, le changement dans l’écosystème n’est que temporaire et non permanent. Cette protection se base surtout sur le phénomène «du cycle biologique des populations». Ce cycle biologique est basé sur un certain laps de temps et représente le déclin ainsi que l’augmentation d’une population face à sa proie. Dans ce cas, ceci consiste à régulariser la population de champignons en fonction de la contamination et dans ce cas-ci , du pétrole présent dans le sol.
Finalement, l’utilisation de cette solution éviterait l’usage de grosses machineries pour extraire le pétrole qui contamine le sol. Nous croyons que ce procédé serait beaucoup plus efficace que l’absorption par cheveux et moins dangereux que la combinaison de bactéries. Donc, ces champignons pourraient, de façon naturelle, enlever toute contamination présente dans les sols lors d’un déversement de pétrole.
Référence :
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/index.php?pid=decouv_chapC_p5_c1&savoir_id=savoir_c1_z4_1
http://fr.wikipedia.org/wiki/Biorem%C3%A9diation_des_hydrocarbures_aromatiques_polycycliques
http://jpmartel.wordpress.com/tag/lac-megantic/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_ferroviaire_de_Lac-M%C3%A9gantic
Source photo :
Première : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lac_megantic_burning.jpg
Deuxième : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pleurotus_ostreatus_JPG7.jpg
Troisième : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sch%C3%A9ma_champignon.jpg