La biométhanisation
Publié le 21 février 2014 par
Par Jeanne Larouche et Mathieu Pilon (2013)
La biométhanisation
Avec l’augmentation du nombre d’habitants sur la planète, il est normal qu’il y ait une augmentation des gaz à effets de serre (GES) et de la pollution. Les nombreux dépotoirs sont remplis à pleine capacité et on cherche toujours de nouveaux endroits pour y enfouir les déchets. Dans les sites d’enfouissement, il y a énormément de matière organique. Ton reste de banane en est, ton bœuf à l’oignon en est. La matière organique, c’est la matière animale ou végétale et les micro-organismes qui se trouvent dans le sol. Lorsque cette matière se décompose, ça produit un gaz composé principalement de méthane. Le méthane est un gaz à effet de serre très fort et polluant, il contribue donc aux changements climatiques. Le méthane produit lors de la décomposition de la matière organique se dissipe dans l’atmosphère, créant ainsi de l’effet de serre.
L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre provient principalement des activités humaines. Les principaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère sont la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4). Le méthane est beaucoup plus puissant que le CO2 en matière de réchauffement climatique, soit environ 21 fois plus puissant. La concentration des GES a nettement augmenté à cause de la combustion du pétrole, du charbon ou du gaz naturel.
Le processus de l’effet de serre est simple et naturel. Cependant, il est accentué par les activités humaines, ce qui n’est pas nécessairement une bonne chose. Le Soleil envoie des rayons vers la Terre et la couche atmosphérique en filtre seulement 50%. Le rayonnement entre dans l’atmosphère et est absorbé par le sol, mais partiellement. Le reste est renvoyé vers l’espace sous forme de rayons infrarouges. La quantité de gaz présents naturellement dans l’atmosphère mais augmentée par l’activité humaine (H2O, CO2, CH4) empêche les rayons infrarouges de retourner dans l’espace, en les emprisonnant dans l’atmosphère. Donc, la température sur la planète augmente considérablement.
Il existe une solution simple et efficace afin d’éviter que la matière organique libère du méthane dans l’atmosphère lors de sa décomposition. Cette solution se nomme la biométhanisation. En fait, la biométhanisation est une solution naturelle qui consiste à dégrader nous-même la matière organique à l’aide de micro-organismes.
Les déchets sont envoyés en grande quantité dans d’énormes silos chauffés, où ils sont compressés et se décomposent en l’absence d’oxygène. Cela produit alors le biométhane, qui peut être utilisé comme énergie, par exemple.
Une province du Canada, le Nouveau-Brunswick, fait présentement de l’énergie verte par biométhanisation. Au Nord-Ouest de la province, les déchets de 50 000 personnes sont enfouis dans un dépotoir. À présent, leurs propres déchets leur sont retournés en énergie. En effet, huit puits sont installés sur le site, où le gaz s’accumule. Par la suite, il est refroidi par un mécanisme qui enlève la condensation. Ce gaz est réchauffé et envoyé vers la génératrice, qui le brûle. Il fait tourner la turbine, ce qui produit de l’électricité.
« C’est une façon pour nous de détruire le méthane, qui est 21 fois plus nocif que le CO2 dans l’atmosphère, le transformer ensuite en énergie », a indiqué le directeur général de la Commission de Gestion Enviro Ressources du Nord-Ouest (COGERNO), Jean Bourque. Il est vrai que le processus de la biométhanisation engendre de la production de GES, car du gaz carbonique est dégagé. Cependant, étant donné que le biométhane sera éventuellement brûlé pour en retirer de l’énergie, son impact sur l’effet de serre diminue grandement.
Le principal impact environnemental négatif de la biométhanisation est l’odeur. En effet, il a y énormément de pollutions olfactives (odeurs d’oeufs pourris, biogaz, matière putrescible, fumier et du lisier). Il faut donc bien situer les installations afin de ne pas déranger les populations environnantes. Avant la construction, bien évaluer l’air ambiant peut aider.
Pour résumer, il est mieux que ce soit du gaz carbonique qui reste dans l’atmosphère que du méthane. Donc, la biométhanisation est une solution simple qui sera bientôt utilisée au Québec et dans d’autres pays. C’est une solution d’avenir, qui aidera à réduire les gaz à effet de serre.
