La fonte des glaciers
Publié le 21 février 2014 par
Par Julie Delattre (2008)
La fonte des glaciers
Ces monstres(certains sont grands comme l’île du Prince-Édouard) parlent du réchauffement. Ils sont en retrait pratiquement partout dans le monde. C’est ce qu’a constaté Anthony Arendt, du Geological Institute à Fairbanks, en Alaska. Ce Canadien d’origine avait travaillé auparavant sur les glaciers du Haut Arctique canadien et des Rocheuses. Ainsi, il a p constater qu’en 100 ans, le glacier Peyto a régressé d’un kilomètre.
« Qu’un glacier grandisse ou rapetisse dépend de la quantité de neige qu’il reçoit pendant l’hiver et de la température pendant l’été. Donc, le fait que les glaciers se transforment indique un changement, peut-être des étés plus chauds ou moins de précipitations pendant l’hiver », explique Anthony Arendt. Des Rocheuses aux Andes, en passant par les Alpes et l’Himalaya, non seulement les glaciers régressent-ils, mais ils maigrissent.

En Alaska, ils ont utilisé une caméra montée sous un avion pour mesurer le relief des glaciers. L’analyse de ces données a démontré qu’ils ont perdu jusqu’à 30 % de leur masse depuis 50 ans. « Nous devons identifier les glaciers, leur emplacement et leur nombre. On n’en sait pas grand-chose maintenant. Nous devons être capables de répondre aux questions : combien y a-t-il de glaciers, et où sont-ils ? Un grand nombre de glaciers auront disparu d’ici 10 ou 20 ans, et nous ne serons plus capables d’en déterminer l’exacte position », précise M. Arendt.
À peine une centaine de glaciers sont suivis sur une base régulière, parmi les quelque 200 000 glaciers de la planète. C’est un sujet négligé, et pourtant ils occupent 10 % de tout le territoire. Les glaciers sont la source de nombreuses rivières partout dans le monde. Sans eux, pas d’eau potable ni d’eau pour l’agriculture. Ceux qui seront les premiers à en souffrir sont les centaines de millions de pauvres de la planète.
Bien sûr, ce n’est pas la même chose en Alaska. Par contre, la fonte des glaciers cause d’autres problèmes, comme la hausse locale du niveau de la mer. « Nous estimons entre un et trois millimètres la contribution annuelle de la fonte des glaciers de l’Alaska à la hausse du niveau de la mer, ajoute M. Arendt. Même de petits changements peuvent avoir de grands effets sur les régions côtières. Beaucoup de ces régions sont faites de longues pentes douces. Une petite hausse du niveau de la mer et c’est assez pour faire avancer l’eau à l’intérieur des terres et détruire ces régions. Votre propriété pourrait bien commencer à se désintégrer à certains endroits. » Déjà, deux villages côtiers, Shishmaref et Kivalina, doivent être relocalisés. Et ils ne sont pas des cas d’exception. Beaucoup d’autres villages nordiques sont justement construits sur de telles pentes douces, car elles permettent un accès facile à la mer.
50 à 60 % de la glace de l’Arctique pourrait disparaître d’ici la fin du siècle.
Les glaciers sont une part importante du paysage canadien. Leur mouvement ainsi que celui des nappes glaciaires ont modelé la surface des terres pendant un million d’années et seuls l’Antarctique et le Groenland possèdent aujourd’hui plus de glaciers que le Canada. Ils peuvent nous en dire long sur les conditions environnementales passées et présentes. L’analyse de leurs noyaux de glace indique couche par couche les températures, les niveaux de pollution et les conditions atmosphériques antérieures. Cette information sur les climats du passé aide les chercheurs à comprendre les variations du climat d’aujourd’hui et à prédire les effets des changements pour l’avenir. Dans certaines régions, les glaciers fournissent aux communautés une grande part de l’eau potable et de l’eau servant à l’irrigation et à l’hydroélectricité. Leur ruissellement est également essentiel pour préserver les habitats des rives et des rivières. Les effets de la transformation des glaciers sur les ressources en eau de l’ouest du Canada créent des inquiétudes. La fonte des glaciers est due à la hausse de température qui est causée par l’effet de serre !
La hausse des températures
Le diagnostic est clair : le Grand Nord fait de la fièvre. Pour l’Arctique, ce qu’on peut dire, c’est que la plupart des régions sont devenues plus chaudes. Dans les trois dernières décennies, la température s’est élevée de deux à trois degrés Celsius.


C’est considérable »,soutient Gunther Weller. Professeur émérite en géophysique à l’université de l’Alaska à Fairbanks, spécialisé dans la climatologie des régions polaires. Gunther Weller a la tête dans les nuages depuis 40 ans, mais il garde les deux pieds fermement sur terre. « La différence entre un âge glaciaire et une période interglaciaire, comme celle que nous avons maintenant, n’est que de 6 ou 8 degrés Celsius. Vous descendez la température de 6 ou 8 degrés et vous avez un gigantesque manteau de glace qui couvre l’Arctique, l’Europe et l’Amérique du Nord. Au contraire, avec une hausse de 6 ou 8 degrés Celsius, les calottes polaires fondent et le niveau de la mer augmente de 100 mètres. » Dans la pratique, cet univers de glace et de neige sert d’air conditionné à tout l’hémisphère Nord, mais le réchauffement commence à détraquer cette remarquable machine climatique. C’est un processus simple, mais imparable, qui commence souvent à l’échelle locale avant de s’amplifier. Tout commence avec la hausse de la température au niveau du sol. « Il se développe des masses d’air réchauffé au contact du sol, là où le soleil frappe. Cet air chaud monte, un système de nuages se forme, avec des orages, des éclairs, de la grêle et tous les autres phénomènes que l’on voit plus au sud, et non à ces hautes latitudes. Il est maintenant de plus en plus évident que l’isotherme, la ligne moyenne de la hausse de température, est en pleine progression vers le nord », a observé M. Weller.
Solutions pour contrer l’augmentation de l’effet de serre
Le réchauffement de la planète est causé en grande partie par l’augmentation des gaz à effet de serre.
La solution au problème de l’augmentation de l’effet de serre est loin d’être évidente. Il ne suffira pas d’arrêter de produire des gaz à effet de serre pour que le réchauffement de la planète cesse. Dans le meilleur des cas, cela permettrait de le stabiliser ou de ralentir sa progression. Un des moyens les plus évidents pour diminuer les rejets de dioxyde de carbone est d’utiliser moins d’énergie. La lutte contre le gaspillage d’énergie permettra non seulement d’économiser nos ressources et notre argent, mais aussi de ralentir notre émission de dioxyde de carbone.
On peut aussi augmenter l’efficacité au point de consommation. Par exemple, les ampoules halogènes consomment nettement moins d’énergie pour produire la même quantité de lumière, les machines à laver Staber à axe horizontal utilisent moins d’eau et trois fois moins d’énergie que les laveuses traditionnelles, etc. L’utilisation des transports en commun permet également de produire moins de gaz à effet de serre que lorsque chaque voyageur utilise son propre véhicule.
Les énergies renouvelables pourraient nous permettre de limiter notre dépendance envers la combustion du pétrole et par conséquent de produire moins de gaz à effet de serre. L’hydro-électricité, l’énergie éolienne, les énergies solaires actives et passives et la biomasse sont les sources d’énergie renouvelables les plus répandues. Ces sources sont considérées comme rentables et matures d’un point de vue commercial. L’énergie nucléaire peut aussi être utilisée comme alternative aux combustibles fossiles. En 1990, 17% de l’électricité produite dans le monde provenait de centrales nucléaires. Cependant, le problème du stockage des déchets radioactifs et la réaction de l’opinion publique face à l’implantation de nouvelles centrales rendent l’expansion de la production nucléaire peu probable.
Une autre stratégie pour faire diminuer le taux de dioxyde de carbone atmosphérique serait de stimuler les puits naturels de carbone. La prévention de la déforestation, l’augmentation des surfaces forestières et la fertilisation de surfaces océaniques pourraient permettre d’augmenter le stockage naturel du carbone.
Parce que la planète chauffe, les glaciers fondent plus. Cependant, si nous faisons plus attention, nous pourrons tout de même ralentir l’effondrement de ces derniers !!!
Mes Références :