Le bidet, une solution environnementale ?
Publié le 5 mai 2023 par eleve
De plus en plus, les pays se tournent vers des solutions écologiques (et si possible économiques) pour lutter contre la crise environnementale. Mais qu’en est-il de notre hygiène, plus particulièrement de la défécation (et oui, s’il y a bien une chose que chaque humain fait, c’est cela) ? Dans plusieurs régions du monde, on utilise le papier de toilette tandis que d’autres régions ont recours à d’autres alternatives telles que le bidet et les serviettes réutilisables.
Les coûts du papier de toilette classique :
Malgré que les rouleaux soient très abordables, ceux-ci représentent une addition salée pour l’environnement. Il est désormais possible de fabriquer du papier de toilette à partir de matériaux recyclés, mais cela coute plus cher que d’utiliser des matériaux neufs. Cependant, fabriquer du papier de toilette à partir de fibres vierges (ce qui demande d’abattre de nouveaux arbres) demande beaucoup de ressources.
La fabrication du papier hygiénique non recyclé demande aussi beaucoup d’eau et d’énergie. La fabrication d’un seul rouleau de papier de toilette demande 168 litres d’eau. Pour la fabrication du papier de toilette normal, on doit en effet faire cuire des copeaux de bois dans un mélange d’eau et de produits chimiques, ce qui permet la délignification. Après quelques étapes complexes, on obtient une pâte résistante qu’on doit tamiser, épurer et laver.
Lors d’une étude réalisée par ICI Radio-Canada en collaboration avec le CIRAIG (Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services), on a conclu que chaque canadien utilisait en moyenne 2 rouleaux de papier de toilette hebdomadairement. Si tout le monde avait la même consommation que les Canadiens, 10 millions d’arbres de plus seraient coupés annuellement.
Avec 37 millions de personnes au Canada, on compte malheureusement près de 4 milliards de rouleaux envoyés aux égouts chaque année. Chaque jour, l’équivalent de 27 000 arbres seraient utilisés pour fabriquer du papier hygiénique ou ménager.
« Le papier hygiénique en soi est biodégradable, mais il ne peut pas être composté, parce qu’il est contaminé par plein de choses, notamment du plastique », explique Louise Hénault-Ethier, chef de projets scientifiques à la Fondation David Suzuki. Après les égouts, c’est plutôt dans les sites d’enfouissement que ce papier termine son parcours.
NRDC, une association écologique (Natural Resources Defense Council) a fait un rapport sur l’utilisation du papier hygiénique aux États-Unis. Elle montre que l’utilisation du papier de toilette a un impact important sur la forêt boréale canadienne. Plus de 1 million d’acres de forêt boréale sont ainsi perdus chaque année au Canada pour la production de papier hygiénique. Cela fait du Canada le 3e pays perdant le plus de forêt dans le monde.
Plusieurs personnes ne savent pas que la majeure partie du papier de toilette vient des forêts boréales canadiennes, déclare Jennifer Skene, la coauteure du rapport émis par NRDC.
Mais alors, quelles sont les solutions ?
On pense que 70% de la population mondiale se lave le derrière à l’eau au lieu d’utiliser du papier de toilette. Le rinçage à l’eau demande 0,4 litre d’eau alors que la production d’un seul rouleau demande 168 litres. Cela équivaut à un petit bain rempli!
Le bidet facilite aussi grandement la vie des gens à mobilité réduite et/ou qui ont de la difficulté à bouger le corps. Il permet de nettoyer une partie du corps qui peut être difficile à atteindre pour ceux qui ont des problèmes à étirer les bras. Le bidet diminue énormément les chances de contracter des hémorroïdes ou le cancer de l’anus. En effet, l’eau rince la quasi-totalité des bactéries après défécation. Le papier hygiénique, en revanche, va nettoyer en déplaçant les bactéries sans les enlever.
On considère que la production du papier recyclé a de 30% à 60% moins d’impacts environnementaux que celle du papier de toilette régulier. Cela demeure tout de même un déchet et la meilleure alternative est le bidet.
La fabrication du papier recyclé demande de 2 à 5 fois moins d’eau et d’énergie que le papier issu de pâte vierge. Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le fait de recycler le papier permettrait d’éviter l’émission de 390 000 tonnes de CO2 en France annuellement, cela équivaut aux émissions de 200 000 voitures!
