L’océan est en train de mourir étouffé.
Publié le 23 février 2014 par
Par Alexandra Isabelle et Valérie Vinet (2010)
L’océan est en train de mourir étouffé.
Au retour d’une course à la voile de Los Angeles, en 1997, Charles Moore a découvert une immense île de plastiques au milieu du Pacifique. L’île a la même superficie que le Texas et sa profondeur est d’environ 30 mètres. Elle est située entre San Francisco et Hawaï. Cette île de plastiques se nomme la Great Pacific Garbage Patch (GPGP). Elle est présente depuis plus de 50 ans et une grande partie de la population de la planète n’est même pas au courant de son existence. Cette île s’est créée par le courant Nord Pacific Gyre qui amène les déchets à la même place. Comme il n’y a pas de vent, les déchets restent là et s’accumulent. Les océans sont carrément devenus des dépotoirs où chaque année l’on déverse plus de 6 millions et demie de tonnes de déchets. Plus de 80% d’entre eux sont constitués de plastique.

La GPGP est composée maintenant de 3.5 millions de tonnes de déchets ! Ce qui est encore plus désastreux, c’est que le plastique se fractionne pour donner des milliers de petits morceaux de moins de 5 mm. Charles Moore a calculé qu’il y aurait trois millions de morceaux de plastique par km2 ! Ces plastiques peuvent aussi devenir des produits polluants toxiques. Il y a 7769 kilos de plastique produit par seconde partout dans le monde. Si l’on fait le calcul, en une seule journée, il y a 671 241 600 kilos de plastique produits. C’est énorme quand l’on pense que la plupart va se retrouver dans les océans. En plus, la production de plastique consomme à elle seule 8% de toute la production de pétrole mondiale. Dans chacun des grammes de plastique se trouve environ un gramme de pétrole. La production de plastique augmente d’année en année. En 1987, il y avait 60 milliards de tonnes de plastiques et, en 2007, il y en avait 120 milliards de tonnes. Ce plastique qui se retrouve sur la GPGP est donc très nocif pour la faune marine et pourrait causer la disparition de plusieurs espèces. Nous avons déjà trouvé 0.6 grammes de plastique dans l’estomac d’un oiseau. Pour un homme, cela équivaudrait à 600 grammes de plastique ! Plus de 80 espèces d’oiseaux sont touchées. Près de 95 % des fulmars ont avalé du plastique. Il y a près d’un million d’oiseaux et plus de cent milles cétacés qui sont morts à cause de cette île de plastique.

Dans l’estomac de tortues, on a découvert plus de mille débris. Plusieurs mammifères marins avalent les déchets de plastique et s’étouffent. C’est comme si l’on vous mettait un sac de plastique sur la tête et que vous mouriez asphyxié. C’est intolérable ! Le plastique cause des empoisonnements, des infections, des intoxications, des mutilations et des occlusions intestinales. Cette île touche plus de 260 espèces ! C’est carrément une atteinte à la biodiversité et on ne peut l’ignorer.

Non seulement cela est une atteinte à la biodiversité, mais aussi à la chaîne alimentaire. En effet, si cela continue, celle-ci s’effondra. Le plancton est à la base de la chaîne alimentaire marine. Tous les mammifères marins se nourrissent, directement ou indirectement de plancton. Si l’on enlève le plancton, toutes les baleines meurent, car elles ne peuvent plus se nourrir. Et bien, ce plancton qui est si important pour la chaîne alimentaire ne cesse d’absorber le plastique de la GPGP. S’il vient à disparaître, nous pouvons dire adieu à la vie marine et à notre propre survie aussi. Si le bas de la chaîne alimentaire s’effondre, nous, qui sommes en-haut, n’allons plus avoir de quoi se nourrir et ce sera la perte. En plus, les plastiques ingurgités absorbent les polluants persistants. Ceux-ci affectent toute la chaîne alimentaire et sont une menace pour l’être humain. Il faut se rendre à l’évidence que les plastiques avalés par les poissons finiront bien dans notre assiette un jour ou l’autre. Bref, cette île est une vraie arme destructrice pour la planète entière.
Existe-t-il des solutions possibles ?
Il est certain que, même si nous voulons nettoyer l’océan, nous ne réussirons pas à tout enlever. Plusieurs bateaux sont déjà chargés de récupérer des plastiques recyclables de la GPGP pour les recycler. C’est une solution à long terme et qui demande beaucoup de budget, mais elle en vaut la peine. Nous devons tout faire pour limiter les dégâts qui affectent la faune.
Population : Le mieux serait de réduire la production de déchets. Il faut consommer de manière responsable. N’achetez pas des produits dont les emballages de plastique sont démesurés. Au lieu d’acheter plusieurs bouteilles d’eau en plastique, il faut acheter une bouteille réutilisable que l’on remplie d’eau au fur et à mesure. C’est la même chose pour les sacs d’épicerie. N’utilisez pas des sacs de plastique, mais des sacs réutilisables en tissu. Au lieu d’acheter des bouteilles de détergent en plastique qui sont nocives pour l’environnement, utilisez du percarbonate de sodium, ce qui diminuera donc la quantité de savon à linge acheté, et, par le fait même, la quantité de plastique acheté.
Au lieu d’acheter du savon à linge qui est dans un contenant de plastique, vous pouvez utilisez des noix de lavage. Cela diminuera donc la consommation de plastique. Ces noix sont des fruits qui poussent dans un arbre en Inde et elles sont utilisées depuis longtemps pour laver le linge, car elles sont dégraissantes. Il y a plein de trucs comme cela. Il faut recycler le plus de plastique que nous le pouvons. Essayez de réutiliser vos produits. Il faut convaincre votre municipalité de se munir de meilleurs équipements de recyclage.
Le gouvernement : Il faudrait que le plastique soit remplacé par le plastique biodégradable peu à peu. Le gouvernement doit mettre en action un vrai plan de réduction des déchets. Vous aussi pouvez participer pour nettoyer les rivières, les plages, les cours d’eau, etc. Si chacun y met du sien, nous serons capables de limiter les quantités de plastique qui sont déversées dans l’océan.
Sources :