Publié le 21 février 2014 par

Par Maxime Gamelin et Camille Lefebvre (2013)

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se recycle !

De nos jours, le recyclage occupe de plus en plus de place dans nos vies, mais qu’en est-il des décharges de la région de Soulanges (sud-ouest du Québec) ? À titre indicatif, les seuls sites d’enfouissements des environs sont situés dans la région de Lachute et Lavaltrie et ils ont le même problème que toutes les décharges au monde. Les sites d’enfouissements sont actuellement en mode d’extrême surcharge ; ils ne parviennent plus à emmagasiner les déchets que nous leur envoyons en très grande quantité chaque jour. Approximativement, chaque Québécois produit 1/2 tonne de détritus par an. C’est l’équivalent, pour toute la province de Québec, de 600 000 camions à ordures bien remplis. Les Québécois dépensent 1,3G $ pour la gestion de leurs déchets chaque année. De plus, au Québec, 13 millions de tonnes d’ordures ont été jetées en 2008. C’est une augmentation de 56 % en dix ans. Moins de 10% de ces déchets sont actuellement recyclés grâce à des organismes sans but lucratif ou des petites compagnies. Effectivement, beaucoup trop de matériel se retrouve dans les décharges et l’être humain ne cherchait pas suffisamment de solution pour résoudre ce problème alarmant. Pourtant, plusieurs matériaux présents dans ces sites pourraient être recyclés et utilisés à nouveau, il suffit de trouver la bonne technique.

C’est sur ce problème que Robert Lefebvre, scientifique à temps partiel, s’est penché. Il a réfléchi à une recette en combinant deux matières non recyclables, qui se trouvaient en grande quantité dans les sites d’enfouissements, pour créer une nouvelle matière. Cette granule, le plus souvent utilisée comme litière pour animaux domestiques ou encore comme litière agricole pour les petits ou grand animaux, est créée à partir de matière résiduelle. Suite à la demande de monsieur Lefebvre, un rapport d’expertise fut produit par le centre de recherche industriel du Québec, qui découvrit plusieurs avantages à cette nouvelle matière. Ce rapport publié le 6 avril 2011, avait pour but de déterminer les taux d’absorption de cette granule. Les procédures de cette expérimentation, effectuée dans les normes demandées par le guide de valorisation des matières résiduelles fertilisantes du Québec, étaient fort simples. Dans un premier temps, les scientifiques ont déterminé le contenu en humidité de l’échantillon, ensuite la mesure de capacité de rétention en eau.

Suite aux résultats des premières recherches, les chercheurs en sont venus à la conclusion que la granule de Monsieur Lefebvre a un taux d’absorption de 50 % supérieur à la paille de canola, qui détient, elle, un taux de 343 %. Ceci classe cette granule québécoise dans les premiers rangs de la matière la plus absorbante au monde ! Plusieurs analyses révèlent également que cette granule mystère a 93,8 % de matière organique, ce qui lui donne l’avantage d’être biodégradable et compostable. Effectivement, après son utilisation comme litière animale, les agriculteurs peuvent la réutiliser, par exemple, comme fumier pour les champs. De plus, la litière ordinaire, généralement la ripe, peut favoriser le parasitisme, les infections ou les blessures chez les animaux. Suite à plusieurs tests sur la granule, les chercheurs en viennent à la conclusion qu’aucun de ces désavantages n’est présent chez cette granule. En plus, elle minimise les odeurs des excréments animaux et elle garde nos animaux en plus grande santé. Finalement, en utilisant cette nouvelle granule, qui remplacerait la ripe d’origine, nous sauverions des milliers d’arbres qui sont coupés chaque année. Ici, nous prenons en considération le fait que la ripe est un résidu créé par la coupe de bois, mais il est important de noter que, si l’on prend en considération la quantité de ripe que l’humain utilise présentement, il est, à notre avis, statistiquement impossible de répondre à ces besoins en utilisant simplement ces petites retailles.

sources :

Radio-Canada

Robert Lefebvre